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Choisir le mécanisme de son couteau pliant – 3/3

Approfondissement


Dans ce dernier article, nous allons voir des notions complémentaires à la partie 2. Ici, je tiens à apporter principalement des précisions sur les 2 classiques : le friction et le cran forcé.

En conclusion, je vous récapitule comment correctement choisir votre mécanisme


Le « 2 clous » traditionnel & le « système à vis »

Le « 2 clous » est à l’origine de « système à vis ».
Sur un « 2 clous » traditionnel, la lame est montée par le rivetage de son clou d’axe (1er clou) et une butée (2e clou) positionne la lame en ouverture et fermeture. Le mécanisme est simple. Ce système demande néanmoins un entretien demandant au clou d’axe de la lame d’être parfois resserré l’aide d’un simple marteau.

Traditionnellement, les « 2 clous » sont constitués uniquement de 2 pièces : d’une lame et d’un manche en bois massif dans lequel est usinée une rainure pour permettre à la lame de venir s’y loger à la fermeture.

Je propose une version optimisée du « 2 clous » traditionnel : le mécanisme « friction sur système à vis »

Les 2 systèmes répondent aux mêmes besoins de la vie courante.
Cependant, la principale différence est que la lame du « 2 clous » traditionnel doit être parfois resserrée à l’aide d’un marteau.
La lame du « système à vis » ne nécessite pas cet entretien.

Le « friction sur système à vis » est la version optimisée du « 2 clous » traditionnel, remplaçant le clou riveté par un complexe mécanique (composé de visserie de précision, manchon fileté, rondelles auto-lubrifiées et d’une butée en inox trempé), évitant ainsi à la lame d’avoir à être resserrée au marteau.

De plus, le manche du « 2 clous » traditionnel, originellement et simplement en bois massif rainuré est remplacé sur le système « à vis » par un manche constitués de platines inox, d’une fausse pièce dorsale et de plaquettes rapportées en bois massifs, comme pour un couteau en « cran forcé » ou « à pompe ». Ce montage optimise le serrage et la stabilisation de la lame et le poids du couteau.


Différences entre les 2 systèmes : le serrage de la lame et un manche optimisé


Un couteau en « système à vis » s’ouvre et se referme de manière classique, sans actionner un déblocage de lame.
Toutefois, la lame est maintenue en position fermée et ouverte par son complexe mécanique qui sécurise le couteau et l’empêche de se refermer et de s’ouvrir accidentellement. De plus, grâce à la vis de réglage qui remplace le rivet du « 2 clous » traditionnel, on peut ajuster la force de la lame à sa main.
La lame est ainsi solidement maintenue et l’entretien du couteau en est grandement facilité : pas besoin de resserrer la lame à l’aide d’un marteau.

Et le must final : les rondelles de lubrification que je positionne entre la lame et les 2 platines permettent de serrer convenablement la lame (sécurisant ainsi son maintien) tout en bénéficiant d’une rotation extrêmement douce et agréable.

Même si une lame est certes plus solidement tenue par un cran forcé que par un système à vis, ce dernier est, à mon sens, un très bon compromis entre un « 2 clous traditionnel » et un « cran forcé ».


Le « cran forcé »

Pour proposer une alternative à la maintenance du « 2 clous » traditionnel qui nécessite un resserrage au marteau, le « cran forcé », couteau de la famille des « couteaux à ressort » a été inventé :

Blocage de lame par une pièce dorsale en acier souple et trempée (inox ou non) appelée « ressort ». Il s’agit du fameux couteau produisant un claquement à l’ouverture. La tête du ressort vient se loger dans un cran de la lame, la maintenant ainsi solidement bloquée.

Personnellement, que la lame de mes « crans forcés » soit en inox ou carbone, j’ai choisi de réaliser mes ressorts en acier inox (trempé bien-sûr) afin de proposer une mécanique qui ne s’enraillera pas par une éventuelle oxydation.

Un cran forcé parfaitement réalisé offre une manipulation très agréable, très fluide et un « clac ! » que je m’efforce de rendre le plus élégant possible pour éviter toute brutalité auditive (le terme est étrange, mais il est venu à moi de lui-même…).

Je tiens à préciser que, puisque je fabrique toutes les pièces de mes couteaux à la main, je réalise aussi bien-sûr tous les crans, ressorts et compagnie qui font fonctionner la mécanique : pour cela, un jeu de différentes limes et un peu de patience (un vrai métier d’horloger). Lorsque toutes les pièces sont réalisées, je procède ensuite, moi-même, aux différents traitements thermiques pour donner dureté à la lame et souplesse au ressort. Pour les éléments du « système à pompe » et du « liner » : même procédé.


Le système « à pompe » et le « liner-lock »

Comme dit précédemment, à mes yeux, le pompe est la version « cran d’arrêt » du cran forcé et il en va de même entre le liner et le friction.

Les crans d’arrêts sont beaucoup plus complexes à réaliser. En effet, le réglage mécanique d’un « pompe » par exemple est très précis et il faut être très méticuleux. Un coup de lime aiguille de trop et on peut faire une ânerie…

Sur ces 2 mécaniques, la rotation de la lame est très souple, plus que sur un « cran forcé », ce qui produit des couteaux très agréables à manipuler.


La conclusion de cette trilogie

A l’écriture de ces 3 articles, j’ai fais de mon mieux pour vous partager de manière à la fois exhaustive et accessible toutes les informations qui vous permettront de choisir le type de mécanisme qu’il vous faut :

  • Selon l’usage que vous aurez de votre couteau : ordinaire, intensif ou très intensif
  • Selon son fonctionnement et le type de blocage de lame proposé : compression, ressort ou cran d’arrêt
  • Selon le feeling qu’il procure : douceur, dynamisme, fluidité plus ou moins prononcée etc…
  • Et aussi en vous aiguillant, subjectivement certes, par rapport à mes préférences personnelles mais qui sont aussi celles de l’artisan coutelier que je suis

J’ai pris un réel plaisir à vous partager tout cela.
N’hésitez pas à me contacter directement par téléphone ou mail si vous souhaitez me poser vos questions.
Je vous souhaite de trouver l’inspiration pour votre couteau…
Quant à moi, je suis là pour vous le réaliser 🙂


Nous vivons à une époque où nous avons désappris à prendre le temps de faire les choses. Malgré cela, je n’ai pas cherché à tout prix à faire court. J’ai estimé qu’il était préférable de prendre le temps de vous écrire toutes ces lignes. Merci à vous d’être arrivé jusque là et de m’avoir lu.

Choisir le mécanisme de son couteau pliant – 2/3

Quel mécanisme pour quel feeling ?

Dans la partie 1, je vous ai indiqué quel type de mécanisme convient à telle application.
Ici, nous allons comprendre pourquoi, en étudiant leurs fonctionnements et en voyant quelles sensations nous offre tel ou tel mécanisme.


Il existe 3 familles de mécanismes

  • le système traditionnel compressif
    Pas de « clac! » ni à l’ouverture, ni à la fermeture. La lame est auto-bloquée par « compression » et en appui contre une buté.
  • le système à ressort simple
    Couteau qui claque. La lame est maintenue par la tête d’un ressort en appui contre elle.
  • le système à ressort en « cran d’arrêt »
    Proche du précédent, il faut déverrouiller la lame avant de pouvoir la refermer.

Le système à vis

Fonctionnement : mécanisme compressif

Le mécanisme « friction sur système à vis » est très apprécié pour la douceur qu’il procure à l’ouverture et à la fermeture de la lame. Celle-ci est auto-serrée en permanence, pour offrir une lame correctement maintenue, mais sa rotation est à la fois aussi très fluide grâce à des rondelles dites de « friction » ou de « lubrification ». Ce mécanisme convient parfaitement à ceux qui appréhendent les couteaux qui claquent et qui se referment sèchement. Ici, on est dans la douceur.

Le plus :
Le « système à vis » permet un réglage personnalisé du serrage de la lame : grâce à la vis de réglage, vous pouvez adapter vous-même la force de la lame à votre main 🙂
Monté avec des vis de précisions et des rondelles particulières, ce mécanisme est auto-lubrifié (pas besoin de mettre d’huile dans le mécanisme)

De plus, la conception que je mets en œuvre, ainsi que la quincaillerie utilisée, en font un système mécanique très fiable (qui n’a pas la fâcheuse tendance à se desserrer aussi souvent qu’un « 2 clous » traditionnel) et qui a la possibilité de maintenir fermement une lame.
La lame n’est pas verrouillée comme sur un système à pompe, ni bloquée comme sur un « cran forcé » : elle est tenue en position par un système de pression, autour de son axe de rotation, et d’une butée en acier trempé.

Le fonctionnement du friction
Un couteau en « système à vis » s’ouvre et se referme de manière classique, sans actionner un déblocage de lame.
Toutefois, la lame est maintenue en position fermée et ouverte par son complexe mécanique (vis, manchon fileté, rondelles en matériau techniques et buté en inox trempé) qui sécurise le couteau et l’empêche de se refermer et de s’ouvrir accidentellement.


Le feeling
Souplesse et douceur à la rotation avec un léger et discret « tic » à l’ouverture.
A la manipulation, du début à la fin de la rotation, on sent une lame correctement pincée entre les platines, comme si elle était prise entre deux freins de caoutchouc soyeux qui, non seulement la sécurise, mais qui, étrangement, lui permettent de tourner de manière très agréable.

Un feeling souple et en douceur.
Très « smooth » comme diraient nos amis anglophones.

En photo :
Vue sur la buté d’appui (en dos, à l’intérieur du couteau) et la vis de réglage (plus grosse que les autres)


La cran forcé

Fonctionnement : mécanisme à ressort simple

Le système en « cran forcé » est apprécié pour une lame solidement maintenue après un « clac ! » provoqué par le logement de la tête du ressort dans le cran de la lame. On ne s’occupe pas du serrage de la lame, c’est le ressort qui se charge de tout. Une goute d’huile de temps en temps et votre mécanisme est lubrifié. Contrairement au « système à vis » où la lame tourne avec douceur, comme compressée entre 2 nuages de coton, la lame du « cran forcé » tourne plus librement et avec moins de retenue, jusqu’à être bloquée dynamiquement et plus fermement par le ressort.

Le « cran forcé » est plus adapté que le « système à vis » pour retenir fermement une lame qui peut se coincer dans des matériaux solides comme du gros carton de déménagement ou le maillage d’une sangle par exemple.
Si l’on souhaite un couteau vigoureux, dynamique à l’ouverture et pour des applications plus intensives qu’un simple usage quotidien et ordinaire, ce mécanisme est fait pour nous.

Le fonctionnement du cran forcé
Un couteau en cran forcé s’ouvre et se referme de manière classique, sans actionner un déblocage de lame.
Toutefois, la lame est maintenue en position fermée et ouverte par un ressort qui sécurise le couteau et l’empêche de se refermer et de s’ouvrir accidentellement.


Le feeling
A l’ouverture : une légère résistance due à la tension du ressort puis un mouvement fluide et souple jusqu’au « clac! » qui bloque la lame en position ouverte.
Pour refermer la lame : on sent le crochet du cran (usiné à la lime pour sécuriser le maintien de la lame) qui nous demande très légèrement de forcer pour échapper la tête du ressort.
Une rotation plus rapide que sur le friction car la lame ne fonctionne pas en « compressif ».


Le terme « cran forcé » vient du fait que la lame, avec son crochet usiné sur son cran, vient « forcer » sur le ressort pour le soulever et s’en libérer. Sur mes crans forcé, je vous rassure, on ne s’arrache pas les doigts pour « forcer »… je dose ce qu’il faut à la fabrication pour que la lame soit sécurisée et en même temps facile à refermer.

Dû à ce « clac! » de fin à l’ouverture : un feeling plutôt « dynamique » donc.

Je pense ne pas trop faire erreur en disant qu’en Europe, le cran forcé (et son très proche cousin le « cran plat ») est certainement le mécanisme à ressort que l’on rencontre le plus couramment :
un mécanisme traditionnel qui ne vieillit pas.

Sur un cran forcé, quand la lame est en rotation, le ressort (en acier trempé souple) se soulève au-dessus du manche puis se rabaisse pour venir maintenir la lame (sans rentrer dans les détails : phénomène identique sur un « pompe »)

Qu’est-ce qu’un « ressort » ?
Un « ressort » en coutellerie n’est pas le ressort habituel que l’on a dans son esprit à l’évocation de ce mot. Il ne s’agit pas d’un fil d’acier enroulé en spirale et qui se compresse et se détend comme un amortisseur.
Non, en coutellerie, un « ressort » est une pièce en acier, relativement épaisse et longiligne. Fabriqué dans un acier souple, celui-ci a des propriétés mécaniques de « déformation » : à savoir que par sa souplesse, cette pièce mécanique se courbe pour ensuite revenir à sa forme initiale.
Sur un cran forcé, le ressort est donc la pièce métallique que l’on voit sur le dos du couteau.
Sur un « liner », le ressort est directement découpé dans la platine en acier du couteau.


Le système à pompe

Fonctionnement : mécanisme à ressort en cran d’arrêt

Le système « à pompe » est quant à lui apprécié pour la sécurité optimale qu’il offre en empêchant à la lame de se refermer toute seule. A peu de choses près, il offre les mêmes sensations que le « cran forcé ». La lame tourne cependant plus librement encore autour de son axe. Cette souplesse de la lame permet moins « d’effort » que le « cran forcé » pour ouvrir le couteau. L’association du ressort et de la pompe verrouille la lame en position ouverte. Pour la déverrouiller et la refermer, il faut appuyer sur la pompe, dans l’encoche du manche.
Ce mécanisme offre la tenue de lame la plus solide.
Le « pompe » reprendra le « clac! » du cran forcé.
Pour simplifier : le pompe est la version « cran d’arrêt » d’un cran forcé.

C’est simple, par son verrouillage appartenant à la famille des « crans d’arrêt », le couteau pliant devient un véritable couteau fixe. Ce couteau est le plus adapté aux travaux lourds car la lame ne se refermera jamais par accident : carton épais, cordage, sangle, taille de bois… tout ce qui peut retenir ou coincer une lame ne sera plus un problème.

Le fonctionnement du pompe
Un couteau en système à pompe s’ouvre de manière classique comme un « système à vis » et un « cran forcé » mais se referme par un déblocage de la lame par action sur un pressoir, aussi appelé « pompe », sur le dos du manche.

Le feeling
Pour faire simple, c’est un cran forcé mais avec plus de légèreté et de fluidité.
On ne sent pas de crochet à la fermeture de lame car celle-ci est libérée par le soulèvement de la pompe. La rotation est très fluide et rapide. Aucune résistance, ni en fermeture, ni en ouverture. En ouverture, on a presque l’impression d’un couteau automatique tellement la lame tourne facilement. Le « clac! » indique que la lame est verrouillée et sécurisée
.

Sur le cran forcé, c’est la lame qui « force » sur le ressort pour se refermer. Sur le « pompe », c’est en appuyant sur le poussoir que la lame est libérée par la tête de la pompe qui alors se soulève.


Un feeling à la fois dynamique et léger. Agréablement fluide.


Le liner-lock

Fonctionnement : mécanisme à ressort en cran d’arrêt

Le « liner-lock », tout comme le pompe, est un « cran d’arrêt » : la lame doit être déverrouillée avant de pouvoir être refermée. Il s’agit donc d’un système très sécurisé qui empêche à la lame de se refermer par n’importe quel moyen autre que le déverrouillage prévu.
Toutefois, l’épaisseur du ressort découpé dans la platine (le « lock ») étant plus faible que la pompe du système éponyme, ce couteau n’est pas fait pour endurer les mêmes conditions extrêmes qu’un système à pompe. Dans son usage, il se rapproche clairement du cran forcé.
La manipulation du liner est très douce et très fluide. Le verrouillage de lame se fait en toute délicatesse.
Comme pour le « friction », nous sommes dans la douceur.
Contrairement au cran forcé ou au pompe, pas de « clac ! » avec le liner mais, au contraire, un léger et très discret « clic ».

Il est intéressant de faire remarquer que le liner-lock réussi un tour de force en reprenant :
-la conception d’un « friction » : il s’agit ni plus ni moins d’un friction avec cran d’arrêt
-la sécurité d’un « pompe » : la lame doit être déverrouillée avant d’être refermée
-l’usage « d’un cran forcé » : sa tenue de lame permet un usage intensif

Le liner est donc le compromis des 3 mécanismes précédents :
délicatesse du friction, usage du « cran forcé » et sécurité du « pompe ».

Le fonctionnement du liner
Un couteau en système liner-lock s’ouvre de manière classique comme les mécanismes précédents mais se referme en déverrouillant la lame.
Le blocage de lame se fait par une lamelle (le « lock ») qui est usiné dans l’une des 2 platines latérales et qui vient verrouiller la lame en position ouverte. Pour déverrouiller le couteau et le refermer, il faut simplement, à l’aide du pouce, écarter le « lock » du talon de lame en le repoussant sur le côté.

Le feeling
Une sensation très intéressante :

Un couteau qui fonctionne presque comme un friction mais avec la rotation légère d’un « pompe ». A la différence de celui-ci, le « clac! » est remplacé par le petit « tic! » du friction.
Fluidité et légèreté : la lame n’est ni en « compressif », ni dynamiquement verrouillée. Douceur et élégance du début à la fin pour une lame verrouillée et sécurisée.

A la fermeture, une micro-résistance se fait sentir : une petite bille en acier trempé, insérée dans le lock, glisse de manière très agréable contre le talon de lame pour accompagner celle-ci jusqu’à sa fermeture complète.

Un feeling très souple et léger.
Pour rester dans les anglicismes : très « smart ».


En conclusion

« Senos », sur système à vis avec option mitres en résine noire

Personnellement, j’adore le « système à vis ».
Pendant mes 6 premières années de coutellerie, je ne réalisais que des couteaux à ressort et à cran d’arrêt. Car, il faut le dire, ces 2 mécanismes exigent beaucoup de maîtrise et cet aspect technique m’a longtemps fasciné et fait grandement progresser. Puis un jour, j’ai voulu revenir à quelque chose de beaucoup plus simple. Simple mais fiable. La simplicité du « 2 clous » traditionnel optimisé par de la quincaillerie de précision. Depuis, je n’utilise que ça dans mon quotidien.
Mais je vous rassure : je sais et j’adore toujours fabriquer des couteaux à ressort 🙂

Pour résumer

Pour un usage quotidien et ordinaire, à table, au pique-nique, pour des travaux légers (ficelles, scotch…), le « système à vis » est amplement suffisant.
Pour une lame plus fermement retenue pour assurer des travaux plus lourds, optez pour le « cran forcé » ou le « liner-lock ».
Pour une lame 100% verrouillée et des applications très lourdes : le « système à pompe ».


Et le prix dans tout ça ?

En effet, le choix du mécanisme de votre couteau influera sur son prix.
Plus la mécanique sera complexe à réaliser, plus le temps de fabrication s’allongera. Comme je fabrique chacune des pièces du couteau à la main (lame, ressort, platines… bref, toutes les pièces), je dois aussi les ajuster entre elles pour parfaire les mouvements mécaniques.

Un cran forcé sera donc plus long à mettre en œuvre qu’un système à vis et un « système à pompe » sera encore plus long.
Je tiens à préciser que la complexité du mécanisme n’influe pas sur sa qualité intrinsèque. Ce n’est pas parce qu’un mécanisme va prendre 2 ou 5 heures de plus à réaliser qu’il sera « mieux ». C’est juste qu’il fonctionne sur un système plus long à mettre en oeuvre 🙂


Il s’agit aussi de préférences personnelles
et du feeling que l’on aime avoir avec le couteau (moi, par exemple, j’adore la souplesse du système à vis).

Choisir le mécanisme de son couteau pliant – 1/3

Quel mécanisme pour quel usage ?

Les couteaux à système « à vis » et à « cran forcé » sont les 2 types de couteaux les plus fréquemment utilisés. Mais alors mon couteau, « à vis » ou à « cran forcé » ? Et le « système à pompe », à quoi correspond-t-il ?

Chaque couteau pliant que je propose peut être fabriqué sur demande, selon le mécanisme de blocage de lame de votre choix. La mécanique du couteau n’influe aucunement sur la qualité de coupe de la lame. La seule différence entre les mécanismes concerne les moyens de blocage de la lame. L’on parle de « mécanisme » ou de « système mécanique ».


Le « système à vis » pour la vie de tous les jours

Pour un usage quotidien et ordinaire, à la table, au pique-nique ou pour des découpes légères (ficelles, tissus, enveloppes, scotch…) et si vous souhaitez un couteau fiable, simple et efficace, je vous conseille un couteau pliant à mécanisme « friction sur système à vis ».

La vis de réglage permet de personnaliser la force de la lame à sa main

Il s’agit de la version optimisée du système « 2 clous » traditionnel. Personnellement, c’est celui que j’utilise quotidiennement. Ce type de couteau suffit amplement pour répondre aux besoins de la vie courante.


Le « cran forcé » pour un usage plus intensif

Pour un usage quotidien et intensif dans lequel le couteau sera amené à travailler sur des matériaux robustes et très résistants tels que tailler du bois ou couper des cartons épais (cartons de déménagement), en plus des usages ordinaires, je vous conseille un couteau pliant en « système à cran forcé ».

Le « cran forcé » s’identifie par son ressort, visible sur toute la longueur du dos du couteau
Le ressort contre la lame, à l’intérieur du couteau

Le « système à pompe » pour un usage très intensif

Pour un usage quotidien et très intensif, dans lequel il est demandé au couteau un verrouillage de lame en cran d’arrêt, je vous conseille un couteau en « système à pompe ». Il s’agit de couteaux utilisés dans des cas spécifiques tels que les activités sportives ou professionnelles (découpes de cordages, de cartons très épais…).
Toutefois, certaine personnes préfèrent ce mécanisme pour un usage uniquement ordinaire.

Le « pompe » s’identifie par son encoche à l’arrière du manche, seul signe le distinguant du « cran forcé »
La pompe, le ressort et l’encoche : caractéristiques du « système à pompe »

Qu’est-ce qu’un cran d’arrêt ?
Un couteau à ressort simple bloque simplement la lame (et cela de manière efficace et déjà très sécurisée).
Un ressort à « cran d’arrêt » bloque et verrouille complètement la lame en position ouverte : une action supplémentaire doit être engagée pour permettre à la lame d’être refermée
(il faut déverrouiller puis refermer la lame) :
En appuyant sur un poussoir dans le cas d’un pompe ou en repoussant une lamelle dans le cas d’un liner.


Le « liner-lock » : entre cran forcé et pompe

Le liner-lock retrouvera la sécurité du cran d’arrêt qu’offre un « système à pompe » mais en plus délicat.
Là où le pompe permet de forcer durement sur un couteau pour lui permettre de répondre à toute épreuve, le liner-lock offrira un usage identique à celui du cran forcé.
En effet, la puissance du cran d’arrêt du liner étant plus douce, nous sommes ici dans un couteau qui jongle entre délicatesse et sécurité.
Si vous hésitez entre un cran forcé et un pompe, le « liner-lock » est un compromis très séduisant.

Le « Lock », découpé dans une platine, verrouille la lame en position ouverte
Le « liner-lock » s’identifie en repérant les découpes des platines, seul signe le distinguant d’un « friction »