De l’école Boulle à Reflet de lame
Diplômé de l’école Boulle en métiers d’art, je dois à cette formation artisanale l’exigence de la technicité et l’amour du beau, valeurs qui sont toujours les miennes aujourd’hui dans ma coutellerie.
***
- 2007 à 2010 : Ecole Boulle, DMA Menuiserie en sièges (Diplôme des Métiers d’Art)
- 2010 à 2014 : menuisier et ébéniste (atelier et bureau d’étude)
- 2015 à 2016 : apprenti coutelier et forgeron
- 2016 à 2019 : menuisier à temps plein et coutelier à temps partiel :
– responsable bureau d’étude en ameublement et agencement
– développement en parallèle de l’atelier Reflet de lame
– approfondissement des techniques coutelières - 2020 à aujourd’hui : artisan à temps plein à l’atelier Reflet de lame
- 2022 : prix de « la créativité et de la maîtrise technique » par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat
- 2026 : l’atelier Reflet de lame fête ses 10 ans !
– 2016 : enregistrement de la marque « Reflet de lame » et aménagement de l’atelier
– 2016 à 2018 : développement de l’atelier Reflet de lame en fonctionnement non commercial/non professionnel
– 2018 : professionnalisation de l’atelier par enregistrement à la chambre des Métiers
En perpétuelle recherche d’exigence, de qualité et d’authenticité
Je respecte un savoir-faire traditionnel porté par les techniques anciennes et des gestes précis, hérités d’une longue transmission artisanale. Ma volonté est d’honorer les métiers d’art par une pratique fondée sur le perfectionnement du geste et une attention délicate posée sur une pièce unique, de sa conception à sa fabrication. Ma relation à l’artisanat m’amène à préférer le crayon, l’outil de paume et les machines traditionnelles et rudimentaires plutôt que toute assistance numérique ou toute sous-traitance industrielle.

Passionné d’artisanat
Reflet de lame est ma manière de vivre une voie artisanale qui est pour moi un véritable chemin de vie : des épreuves, des joies, des découvertes, des rencontres… des transformations.
A travers mes couteaux, je veux vous partager ce qui m’anime et vous proposer ma vision de l’artisanat.
En prenant soin de votre couteau de toujours, je suis honoré de participer à la pérennité de cet objet chargé d’histoire.
Depuis tout jeune, j’ai toujours été fasciné par de nombreux métiers de l’artisanat. Des toutes premières maquettes fabriquées, enfant, jusqu’à mon entrée à l’école Boulle, je suis encore admiratif aujourd’hui de ce que « l’amour du faire » peut nous faire accomplir. L’ébénisterie, la sculpture… et bien-sûr la coutellerie font de l’artisanat un univers passionnant, sans fin et riche d’enseignements d’une inestimable valeur.
Ma vision de l’artisanat
Que ce soit pour mes créations, vos affûtages ou la restauration de votre couteau, mon investissement est toujours le même : vous offrir la meilleure qualité possible en restant exigeant sur les finitions et attentif à chaque détail. J’ai longuement acquis un savoir-faire artisanal et traditionnel que je cherche en permanence à perfectionner afin de vous proposer le meilleur de moi-même.
Je ne vis pas l’artisanat comme un métier ou une orientation professionnelle, ni une simple passion qui me fait passer le temps. Il s’agit d’une voie, d’un chemin, sur lequel j’ai fait le choix de m’engager. Je m’en souviens, c’est au cours de ma 18e année de pratique que j’ai commencé, de manière très subtile, à saisir le sens de ce choix de vie qui me transforme de l’intérieur.
Ma vision de l’artisanat est très traditionnelle et très conservatrice : je donne une forte importance à l’apprentissage séculaire qui se transmet comme héritage, toujours en évolution, du Maître à l’élève. La transmission de l’Initié à l’apprenti est selon moi une étape clef pour appréhender son métier avec humilité et respect, pour ensuite allumer la première bougie qui, peut-être, nous aidera à comprendre, au cours du chemin, le sens profond de la quête de l’excellence.
Je suis convaincu, que pour en saisir le sens, l’artisan doit veiller à aligner son esprit, son coeur et son geste. C’est pourquoi, dans ma démarche depuis mes tout débuts, je cherche à évoluer à travers la maîtrise du geste et la conscience juste, lors de la transformation de la matière, et non à travers la dépendance aux outils modernes et numériques. Ainsi, l’Ame, parviendra-t-elle peut-être à faire briller son reflet à travers soi, ou à travers notre réalisation.
Cependant, je reste persuadé que ce chemin, avec cette quête bien précise, ne peut s’accomplir que par la vocation profonde et une intention juste et sincère qui touche de près l’ascétisme et le « sacerdotal », tellement le dévouement se veut intense.
De menuisier en sièges à coutelier
Après mes études à l’école Boulle et l’obtention de mon DMA (Diplôme des Métiers d’Art) en section « Menuiserie en sièges », une proche cousine de l’ébénisterie, j’ai travaillé une dizaine d’années comme menuisier et ébéniste, d’abord en atelier pour la fabrication de pièces uniques, puis ensuite en bureau d’étude pour la conception. J’ai par la suite continué mon parcours artisanal en redevenant apprenti, mais cette fois-ci, en coutellerie et forge traditionnelle pendant près de 2 ans.
Je suis désormais coutelier depuis 11 ans et j’ai la fierté d’avoir fait de ce métier d’art mon activité professionnelle.
Ce qui me tient à coeur
Je me suis longtemps posé la question, plus jeune, de savoir comment je pourrai faire ma part et contribuer au monde. Quel métier me transcenderait ? J’ai toujours su, dès tout petit, que c’est l’artisanat qui m’appelait.
Aujourd’hui j’ai peut-être ma réponse. « Peut-être », car la réponse semble se transformer avec les années… A travers un métier qui nourri mon âme, je participe à mon petit niveau à apporter un peu de quelque chose dans le quotidien de ceux qui décident de me faire confiance.
Je pense que les choses qui ont du sens se font aussi par celles qui sont plus discrètes.

Glisser de la sincérité dans mes couteaux et apprécier vous rencontrer lorsque vous me confiez l’affûtage ou la restauration de vos outils.
C’est ainsi que je trouve peu à peu ma place et que je me sens utile : en aimant mon métier et en étant fier d’apporter de la joie à celui ou celle qui me qui me fait confiance. Trouver sa place, je crois aujourd’hui, n’est en réalité pas chose aisée. Je pense qu’il est plus important de trouver qui nous sommes. C’est alors et ensuite que se dévoile notre « place ». L’artisanat semble travailler subtilement en moi en me dévoilant à moi-même, année après année, qui je suis dans la vérité profonde de mon être.
Mon savoir-faire
Pour mes fabrications, je me procure des aciers sous forme de barres, que je sélectionne pour leurs qualités. Ces aciers proviennent de différentes aciéries, réputées pour la qualité de leurs fabrications. J’utilise principalement de l’acier français et autrichien mais aussi quelques aciers suédois, américains et japonais. Les bois que j’utilise sont choisis avec le même soin, selon la convention de Washington, afin de respecter la biodiversité et la légalité des provenances.
Pour les restaurations que l’on me confie, j’applique la déontologie des métiers d’art et de la restauration des pièces de styles, acquise à l’école Boulle lors de mes études. Cela, afin de ne pas dénaturer les pièces d’histoire.
Pour les affûtages, je travaille également à la main. Si le couteau doit passer sur une machine pour une quelconque réparation, même à ce niveau, c’est la main qui le guide.
Depuis enfant, c’est l’émerveillement ressenti face au geste de l’artisan qui m’a guidé sur ce choix de vie. C’est pourquoi je travaille de manière traditionnelle à la main et me refuse à l’emploi de l’usinage numérique et de la sous-traitance industrielle.

Crédit photo : Loïc Le Roux, été 2023
